L’exercice le plus courant en boxe Thaï est l’exercice des lettres. Il consiste à tracer avec la tête (pointe d’un crayon imaginaire), sans bouger les jambes, les lettres de l’alphabet, de A jusqu’à Z. Ce travail peut sembler rébarbatif, mais il permet d’apprendre à mouvoir son buste en maitrisant tous les angles.
Dans une esquive latérale ou en cercle, il ne suffira donc pas d’incliner le buste les jambes et les bras devront eux aussi participer à la défense. Les premières fléchiront, pour garantir un équilibre constant… Tandis que les seconds resteront en permanence levés, pour protéger le buste et le visage d’un éventuel changement de trajectoire du coup auquel on veut se soustraire.
Enchaînement Défense/Attaque
N’oubliez jamais la règle selon laquelle une défense doit toujours enchainer avec une contre-attaque immédiate. Le déplacement inhérent à l’esquive servira par conséquent de base à une action offensive ultérieure. Inutile par ailleurs d’esquiver un coup à grande distance, en se plaçant hors de portée. L’esquive en boxe Thaï doit rester « cadrée », en déplaçant la cible de quelques centimètres seulement… Et en incitant l’antagoniste à se rapprocher, pour pouvoir le toucher suivant un angle imparable quand il ramènera son membre après avoir frappé dans le vide.
Un exercice pour un entrainement à vitesse variable
Cet exercice est l’un des plus efficaces en la matière. On se place face à l’adversaire en position défensive et en se fixant pour tâche d’éviter les assauts de son partenaire qui frappera tout d’abord à vitesse réduite, puis avec de plus en plus de conviction. Il est important de réaliser qu’il ne s’agit pas d’une compétition, mais d’un entrainement où la coopération réciproque joue un rôle capital. L’attaquant augmentera donc le rythme, sans toutefois oublier que son action doit permettre au défenseur de se familiariser avec la défense. Dans cet exercice, l’attaquant aura la possibilité d’étudier ses propres dynamiques d’action, en essayant d’éliminer ses erreurs en phase offensive.
Les parades en boxe Thaï
Ce sont les techniques de défense les plus utilisées dans les arts martiaux traditionnels. Elles consistent à dévier avec une partie de son corps (en général les avant-bras, les mains ou les tibias) les coups de l’adversaire… Quand ils n’ont pas encore atteint leur puissance maximum. Les sports de ring, où l’action est fluide et continue, ont démontré la faible possibilité d’application des parades classiques dans leur contexte logistique. Non seulement parce qu’il s’avère difficile d’intercepter un membre lancé à vitesse maximum… Mais aussi parce que le choc entre celui qui frappe et celui qui se défend pourrait tourner au détriment de ce dernier, en entrainant des résultats désastreux.
La parade
Dans les sports de combat, et la boxe thaïe ne fait pas exception à la règle, on préfère dévier l’attaque… Par un mouvement peine esquissé de la main, en la détournant juste ce qu’il faut pour qu’elle rate sa cible. Souvent, surtout pour parer un coup de poing, on accompagne l’action par une esquive ou un déplacement. Un principe fondamental en muay thaï veut que les coups au-dessus de la ceinture soient parés et amortis par les bras. Tandis que ceux en-dessous de la ligne médiane du corps (coups de pied et de genou) soient neutralisés par les membres inférieurs.
Les parades exécutées avec les membres supérieurs
En ce qui concerne les parades exécutées avec les membres supérieurs en boxe Thaï… Il convient de rappeler une règle appliquée dans tous les sports de ring et issue de la boxe anglaise… Il est plus prudent de toujours parer avec la main opposée à celle utilisée par l’adversaire. Le poing gauche sera toujours dévié par le bras droit et vice versa. Car parer avec le même bras risque d’exposer à un second coup décoché de l’autre main.
En parant un jab avec le gauche, on se retrouverait ainsi exposé à une attaque lancée par le droit, sans avoir les moyens de se défendre instantanément. Il faut aussi souligner que le mouvement de déviation s’effectue toujours en souplesse… Comme une sorte de petite gifle de quelques degrés d’amplitude, pour éviter de créer de dangereuses brèches susceptibles de s’avérer fatales dans un sport où les combinaisons jouent un rôle primordial.
La défense avec les membres inférieurs en boxe Thaï
Elle constitue la caractéristique prédominante de ce secteur de la boxe thaïe. Les boxeurs siamois sont connus pour la dureté de leurs tibias soumis à des heures d’entrainement au sac de frappe ou aux paos. Un tibia endurci est en mesure à la fois d’assurer une défense efficace et de porter un coup décisif. Dans ce cas aussi, bien entendu, il ne s’agit pas d’opposer la force à la force, mais d’intercepter le coup de pied quand il n’a pas encore atteint sa puissance maximum, en brisant l’action dans l’œuf. Pour que la défense produise son effet, le pied qui réalise la parade doit toujours être tendu, avec la pointe vers le sol. Le tibia sera par ailleurs légèrement oblique, de façon à éviter que l’os supporte la plus grosse partie du choc.
Pendant le combat
Dans l’ardeur du combat, il arrive pourtant souvent que le tibia de l’attaquant heurte au pire moment celui du défenseur, en provoquant des traumatismes aux deux combattants. C’est la raison pour laquelle les boxeurs enduisent avant la rencontre leurs tibias d’un liquide anesthésique spécial, chargé de leur épargner des douleurs paralysantes mais malgré cette précaution, la défense « tibia contre tibia » présente toujours des risques, ne serait-ce que parce que le membre de l’adversaire pourrait être mieux préparé. Il s’avère dès lors préférable d’esquiver ou bien encore d’amortir le coup sur la jambe, moyennant une légère flexion vers l’intérieur.